LE SAVIEZ-VOUS ?



LE HOME STUDIO, L'AUTOPRODUCTION À DOMICILE

« S'enregistrer chez soi et prendre tout en main » est devenu le vœu pieux des claviéristes qui souhaitent performer à leur guise. Reproduire une musique existante est devenu de plus en plus facile et s'équiper d'un matériel de qualité de moins en moins onéreux. Par voie de conséquence, l'idée de posséder un home studio est entrée dans les mœurs aussi simplement que le permettent les technologies actuelles, en grande partie grâce à l'inclusion d'outils favorisant l'assistanat.


LE DÉSIR DE DEVENIR AUTONOME

Le home studio est devenu réalité à la faveur de l'incroyable expansion que connaît le matériel numérique depuis une vingtaine d'années. À la base de ce changement, le coût de revient de l'autoproduction qui permet à un particulier de réaliser un travail crédible à son domicile.

Il n'y a pas si longtemps encore, le musicien professionnel avait pour obligation de se rendre dans un grand studio pour concrétiser véritablement son œuvre, sans quoi il n'était pas en mesure de se faire une idée précise et définitive de ce qui lui trottait en tête.

Le magnétophone « quatre pistes », qui remonte aux années 1960, aura eu le mérite de déclencher auprès de la majorité des musiciens de l'époque, un authentique rapprochement envers tout ce qui touche aux techniques liées au son et à son exploitation. À partir de là, la musique allait être complice de la technologie et produire d'inusités repères dans la tête des artistes.

© David J. (wikimedia).

Le « quatre pistes » laissant place rapidement à 8, 16 ou 24 unités dans les studios professionnels, il devenait envisageable de transformer et de réenregistrer chaque prise de façon indépendante. Par contre, pour l'ingénieur du son, tout devenait plus complexe, car il était contraint de comprendre les nouvelles exigences des artistes tout en gardant un œil sur les « manips » qu'exigeaient le matériel récemment acquis.

Ensuite, l'impossibilité d'accéder à toutes les étapes d'une production professionnelle ne permettait pas encore à un musicien d'être véritablement indépendant. C'est un fait. Dans les années 1970/1980, seuls quelques rares artistes qui disposaient de moyens financiers conséquents pouvaient prétendre s'équiper correctement avec l'espoir de rivaliser avec les studios réputés.


S'ÉQUIPER EN PRÉVOYANCE

De nos jours, est-ce si différent ? Lorsqu'un musicien envisage l'achat d'un équipement de studio, il consacre non seulement une importante part financière à son acquisition, mais il s'engage par ailleurs à affronter différents problèmes techniques. Cette liberté a un prix, surtout si le home studio est relativement sophistiqué. Le choix des logiciels, des effets, de la console (automatisée ou non), des liaisons, de l'amplification et des écoutes doit constituer une chaîne cohérente. Rien n'a changé vis-à-vis du passé. La qualité sonore perçue est directement liée à cet assemblage, au-delà même des capacités de l'artiste à savoir gérer individuellement chaque appareil. Fort heureusement, les possibilités apportées par le matériel numérique de ces dernières années sont venues soulager le musicien lors de ses projets.

En restant modeste, matériellement parlant, il est déjà possible de produire d'excellentes maquettes avec un équipement audio comprenant logiciels, effets indépendants, écoutes, ampli et n'excédant pas les 3 000 €. Toutefois, « savoir ce que l'on veut par rapport à ce que l'on possède » doit être la sage résolution que tout musicien ne doit jamais perdre de vue. Dit autrement, il est essentiel de s'équiper d'abord en partant du bas pour comprendre les insuffisances et les difficultés rencontrées, comme s'il s'agissait d'une école d'apprentissage. Puis, progressivement, monter par palier vers un équipement plus professionnel.


L'ÉQUIPEMENT NÉCESSAIRE

Contrairement au passé, le nombre de pistes n'est plus un véritable problème. Réservé un temps aux studios professionnels, l'équipement numérique a merveilleusement fait les choses grâce à l'implantation des séquenceurs audio et du protocole MIDI qui équipent désormais tout home studio. Mais attention ! Dès qu'il s'agit d'utiliser un microphone, les règles changent. La liaison directe qui prévaut pour enregistrer un clavier électronique ou une guitare électrique n'est plus d'actualité. L'emploi d'un micro ou de plusieurs réclame un module de correction et une préamplification indépendante... d'où l'usage obligatoire d'une console de mixage.

Comme son nom semble l'indiquer, une console de mixage sert à mixer. Plus précisément, pour chaque tranche, elle sert d'intermédiaire entre la réception du signal, sa correction et son envoi vers l'amplification, même si, d'une façon globale, sa tâche finale est de donner à chaque instrument et voix capturés un savant équilibre entre eux. Différentes commandes, qui peuvent être automatisées (programmées), comme le volume, le panoramique, le gain, les correcteurs (grave, médium, aigu) décident du résultat final en sortie de console, résultat qui servira de base à la réalisation du master réparti sur deux pistes stéréophoniques.

Conjointement à l'usage de la prise de son intervient l'écoute. Généralement, l'usage du casque est recommandé, voire indispensable dès que des microphones sont utilisés, ne serait-ce que pour éviter le larsen ou la diaphonie. De plus, contrairement à un studio professionnel composé de locaux séparés, dans un home studio, tout se passe fréquemment à l'intérieur d'une pièce unique, ce qui renforce l'usage du « monitor » (casque) lors de la prise de son.

Le dernier rempart à franchir est l'écoute finale, la plus subjective de toutes, puisqu'elle sollicite pour la dernière fois les oreilles. À ce stade, il convient de disposer au minimum de deux paires d'enceintes au caractère tonal bien différencié (comme une paire de JBL qui favorise les basses). L'intérêt est de rechercher un équilibre sonore qui puisse satisfaire l'écoute de l'œuvre tout en préservant les grandes lignes du « mix » quand on change d'enceintes. Cette pratique, courue par les studios professionnels, se base sur l'idée que ce qui sonne chez soi sonnera peut-être autrement chez mon voisin.


EN RÉSUMÉ, POUR AVOIR UN HOME STUDIO DE QUALITÉ, IL FAUT...

  • 1. Un local traité acoustiquement. Cela réduit la fatigue auditive et permet une exploitation plus correcte du signal audio.
  • 2. Un ordinateur puissant et correctement équipé (modules disposant d'entrées audio, MIDI...).
  • 3. Un logiciel pour le traitement numérique du son.
  • 4. Des effets indépendants ou intégrés. Au minimum, une réverbération.
  • 5. Une console de mixage. De préférence avec un nombre de voix supérieur au nécessaire.
  • 6. Un amplificateur audio de classe A, si possible à lampes.
  • 7. Un casque de monitoring, au minimum.
  • 8. Deux paires d'enceintes (respectivement à deux et trois voies).

Piano Web (07/2024)

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